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Le journal d'Ukraine
17 octobre 2006

orientation

Incertitudes politiques en Ukraine mais cap pro-occidental maintenu

L'Ukraine est entrée dans une nouvelle période d'incertitude politique, même si le président Viktor Iouchtchenko a relativisé jeudi l'annonce du passage de son parti dans l'opposition, mais son cap pro-occidental reste inchangé.

Iouchtchenko


Prenant le contre-pied de sa formation (Notre Ukraine), M. Iouchtchenko a appelé à la poursuite des discussions avec le Premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch sur une coalition et fait la sourde oreille devant les appels à révoquer les ministres de son parti. "Je demanderai à toutes les forces politiques de réfléchir encore une fois à leur position (...) et de signer un accord" de coalition, a-t-il dit, cité par Interfax. Le parti présidentiel, qui a des ministres au gouvernement mais ne fait pas partie de la majorité parlementaire, a rompu mercredi les négociations sur son entrée dans la coalition majoritaire au Parlement. Celle-ci rassemble le parti des Régions de M. Ianoukovitch, les socialistes et les communistes.

Le Premier ministre a affiché une certaine décontraction après cette annonce fracassante. "Je pense qu'avec le président nous allons trouver assez de forces pour faire face aux émotions de certains hommes politiques et signer un accord de coalition avec Notre Ukraine", a-t-il déclaré cité par l'agence Interfax. Cette déclaration a reposé la question de l'orientation pro-occidentale de l'Ukraine, que M. Iouchtchenko souhaiterait faire entrer au plus vite dans l'Union européenne et dans l'Otan.

"Paradoxalement les questions de l'intégration qui sont à l'ordre du jour - l'entrée à l'OMC et la conclusion d'un nouvel accord de partenariat avec l'UE - ne provoquent pas de différends" entre Iouchtchenko et Ianoukovitch, note le politologue Olexandre Dergatchev, de la revue Pensée politique. "Quant à l'adhésion à l'Otan, c'est certes un objectif stratégique de Iouchtchenko, mais pas une question d'ordre pratique aujourd'hui. Tout le monde comprend que l'Ukraine doit réaliser de nombreuses réformes pour que cela devienne réalité", poursuit-il.

Le ministre ukrainien de la Défense, Anatoli Gritsenko, un fidèle du président Iouchtchenko, a réaffirmé pour sa part lors d'une réunion avec l'Otan au Portugal le choix "stratégique" de son pays "d'adhérer pleinement à l'Otan". "L'intégration européenne a été, est et sera la principale priorité de l'Ukraine", a également souligné le ministre de l'Economie Volodymyr Makoukha, s'exprimant à Kiev devant des hommes d'affaires européens.

Le flottement politique de Notre Ukraine rend a priori incertain le sort des ministres clés, celui des Affaires étrangères et de la Défense, nommés par le président aux termes de la Constitution et qui défendent le cours pro-occidental du président. "La politique extérieure définie par le président restera inchangée, même s'il y d'autres personnalités à la tête des ministères", estime Vadim Karassev de l'Intitut des stratégies globales. Selon lui, M. Ianoukovitch qui se sent de moins en moins bien dans la coalition avec les socialistes et les communistes, mécontents de sa politique sociale, a aussi intérêt à "envoyer un message pro-occidental". "Ianoukovitch doit apparaître aux yeux de l'Occident comme un homme politique civilisé et non une marionnette de Moscou. Les hommes d'affaires de Donetsk qui l'ont porté au pouvoir et qui préparent des IPO (introductions en Bourse) à Londres ont besoin d'une image positive à l'Ouest", soutient l'analyste Volodymyr Fessenko du centre Penta.

"Les tensions internes augmentent mais il ne s'agit pas encore d'une crise politique", estime-t-il.

Source : http://www.cyberpresse.ca

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