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Le journal d'Ukraine
18 mars 2006

union européenne

Elargissement: le Parlement freine

Le rapport du conservateur Elmar Brok demande à fixer les frontières de l'Union. Car la «capacité d'absorption» atteindrait ses limites, selon certains.

Jusqu'ici favorables au processus d'élargissement, les députés européens ont massivement adopté, jeudi, le rapport du conservateur chrétien Elmar Brok qui demande à la Commission de définir d'ici la fin de l'année les frontières géographiques de l'Union. Un véritable virage idéologique est donc en cours. Le rapporteur avait expliqué que «l'Union européenne n'est pas prête à d'autres élargissements car elle ne dispose pas de constitution». «Et avant qu'elle ne s'en dote, avait-il poursuivi, il faut qu'elle approfondisse l'intégration des nouveaux pays et définisse une véritable politique d'élargissement». Une position qui irrite certains ressortissants des nouveaux pays. Le Polonais Bronislaw Geremek, a ainsi déclaré que «les frontières de l'Union ne sont ni géographiques, ni culturelles mais «actions-logiques». Ce qui veut dire que, selon lui, il ne s'agit pas de définir une grille préétablie dans laquelle rentre ou ne rentre pas tel ou tel pays mais d'aller dans le sens des événements de l'histoire. Les Polonais qui ont joué un rôle clé dans la révolution orange en Ukraine, sont très impliqués dans la politique est-européenne de l'Union. Favorables à l'adhésion de Kiev, ils verraient d'un bon oeil une éventuelle candidature biélorusse le jour où ce pays sera devenu fréquentable. «Il est vrai que le rapport Brok n'ouvre pas la porte à d'autres élargissements mais il ne la ferme pas non plus», s'est consolé le conservateur polonais Jack Sariusz-Wolski.

Evoqué lors du conseil européen de décembre 2004, où fut négociée l'ouverture des négociations avec la Turquie, le concept de «capacité d'absorption» réapparaît dans le rapport Brok. Selon Geremek, le seuil supportable dans les conditions fixées par la Traité de Nice sera atteint avec l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie. «L'adhésion de la Croatie nécessitera un nouveau traité constitutionnel», poursuit-il. Le chrétien démocrate allemand Berndt Posselt concède que l'Ukraine, le Belarus et la Moldavie ont une vocation européenne mais il affirme par ailleurs que l'Union doit être capable de maîtriser le processus.

Après le vote, les eurodéputés ont précisé que le texte ne concernait pas la Croatie. Pour la Turquie, Elmar Brok refuse que l'on pense qu'il la met d'office hors jeu. Toutefois, au nom du principe de «capacité d'absorption», il introduit l'idée d'un refus final même si les critères d'adhésion ont été remplis par le pays candidat. En contrepartie, il suggère «un autre modèle de partenariat qui serait de faire partie de l'espace économique européen, à l'instar de la Norvège». Le commissaire finlandais à l'élargissement, Olli Rehn, a quant à lui mis en garde les eurodéputés contre tout message négatif à l'égard des Balkans occidentaux qui ont reçu un engagement solennel des ministres des Affaires étrangères des 25, réunis à Salzbourg la semaine dernière. «On sait en effet combien l'absence de perspective européenne pourrait déstabiliser cette région ultra sensible».

Source: http://www.lalibre.be

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