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Le journal d'Ukraine
18 mars 2006

Belarus Election

Belarus: Loukachenko menace de "briser le cou" de l'opposition

Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, qui brigue un nouveau mandat dimanche, a menacé l'opposition de lui "briser le cou" si elle tentait une "révolution" lors du scrutin présidentiel, à l'instar de ce qui s'est passé dans d'autres pays de l'ex-URSS. "Dieu fasse qu'ils n'osent pas faire quelque chose dans le pays. Nous leur briserions le cou immédiatement. Comme à un petit canard", a affirmé vendredi soir à la télévision M. Loukachenko, au pouvoir depuis 12 ans et dont le régime est dénoncé pour son autoritarisme par l'opposition. "Je garantis qu'il n'y aura pas de coup d'Etat. Il n'y aura pas de prise par la force des bâtiments, de blocage des rues", a assuré le chef de l'Etat, qui se dit sûr de sa victoire alors que l'opposition appelle à manifester dès dimanche soir à Minsk sur le modèle de la "révolution orange" de fin 2004 en Ukraine voisine.

M. Loukachenko a aussi repris à son compte les propos tenus la veille par le chef du KGB bélarusse, Stepan Soukhorenko, qui avait menacé de faire fusiller les éventuels manifestants, assimilés à des "terroristes". "La mise en garde d'hier en a remis certains à leur place. Dans le respect de la Constitution, nous prendrons les mesures nécessaires", a répété le président Loukachenko. Il a par ailleurs appelé les observateurs étrangers, présents au Bélarus pour le scrutin de dimanche, à "ne pas dépasser leurs prérogatives", dans une allusion aux observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avaient jugé "non-démocratique" sa réélection en 2001. "Nous ne sommes pas devenus des marionnettes entre les mains d'autrui", a-t-il martelé, reprenant son thème favori d'un "coup d'Etat" que prépareraient contre lui les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis.

Le régime bélarusse ne cesse de présenter l'appel du candidat de l'opposition Alexandre Milinkevitch à une "révolution pacifique" sur le modèle de la "révolution orange" en Ukraine comme une tentative de coup d'Etat, donnant des signes de nervosité à l'approche du scrutin. M. Milinkevitch a assuré qu'il ne se laissait pas intimider, lors d'un meeting vendredi soir à Minsk, qui a réuni quelque 600 personnes en présence de nombreux journalistes étrangers. "Plus ils nous menacent d'avoir recours à la force, plus la protestation est forte. Nous n'avons pas peur", a dit le candidat des "forces démocratiques unifiées", désigné par les principaux partis d'opposition, lors de ce premier meeting commun avec Alexandre Kozouline, le deuxième candidat d'opposition.

"Nous sommes des opposants de la révolution, du sang versé. Mais un changement est indispensable", a lancé M. Kozouline qui s'est rallié à l'appel de M. Milinkevitch à manifester dimanche soir. Il a qualifié les menaces des autorités de "déclaration de terreur d'Etat". "Aucun citoyen bélarusse ne veut la guerre, nous voulons juste que chaque voix de citoyen soit écoutée", a ajouté cet ex-recteur de l'université de Minsk. "Quand nous nous sommes lancés dans ces élections, nous savions qu'elles ne seraient pas justes. Mais nous ne le regrettons pas. Je pense que le pouvoir regrette déjà d'avoir permis l'enregistrement de candidats indépendants", a relevé quant à lui M. Milinkevitch, rappelant que plus de 60 membres de son état-major de campagne avaient été mis en prison pour des motifs allant de l'"injure" au "meeting non autorisé". "Le peuple va se lever et sentir ses forces. Il est temps que le Bélarus se réveille et se débarrasse du fascisme et de la dictature", a ajouté M. Kozouline, disant n'avoir "pas peur de mourir" dimanche.

Source: http://www.courrierinternational.com

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