L'Ukraine veut changer

Pourquoi une telle volonté de changement ?

Malgré un passé récent tumultueux, l’idéal démocratique certain et l'indépendantisme du peuple et de l'individu ukrainiens nés des libertés cosaques et de l'absence de servage jusqu'à son introduction par la Russie, des courtes périodes d’indépendance et des luttes diverses pour la survie de la nation, ont survécu dans l’esprit des Ukrainiens.

Le rappel à la nation cosaque est bien réel dans la rue et parfois sur les individus eux-mêmes porteur d’uniformes lors de cérémonies ou de manifestations. En 1848, durant le Printemps des Nationalités, l’Ukraine prend une dimension politique dont une partie s’épanouira en partie dans l’Empire austro-hongrois. Les rappels omniprésents aussi, à tous les coins de rue  de personnages historiques de l’indépendance, comme Taras Chevtchenko, peintre, écrivain et poète, « père de la nation et de la langue écrite », enrôlé de  force par le tsar au milieu du XIXe siècle, envoyé dans le Caucase avec interdiction de posséder papier et crayon: boulevard, rue, ruelle, impasse, musée, banderoles de citations, etc. Avec Youchtchenko et Timochenko, les héros de l’Ukraine historique réapparaissaient sur les pancartes des manifestants de toutes les régions. La ténacité est aussi un des traits de caractère des Ukrainiens, trait forgé au cours des luttes et des résistances contre les Tataro-Mongols, les Polonais, les Russes, le pouvoir soviétique, les guerres mondiales, les deux guerres civiles, les famines, les déportations et les répressions cycliques par les Soviétiques et les Nazis.

Une confiance et l’espoir d’un avenir meilleur possible ont été retrouvés lors de l'élection de Youchtchenko.

Le présent est porteur d’espoir mais la marge de manœuvre du président et du gouvernement est très étroite. Bien que  prometteur, l’avenir est parsemé d’obstacles, et la clé de la réussite se trouve dans l’efficacité de la lutte contre la corruption, axe essentiel du programme gouvernemental, l’amélioration sensible de la situation économique des Ukrainiens avec pour conséquence l’émergence d’une large classe moyenne et bien sûr l’élection législative de mars 2006.