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Le journal d'Ukraine
13 août 2006

gouvernement

La révolution orange repasse au rouge en Ukraine

Le président Iouchtchenko s'est résolu à nommer Premier ministre son rival prorusse.

ukuk

Tournant le dos à la révolution orange, le président Victor Iouchtchenko a finalement choisi une solution de compromis pour résoudre la crise politique qui secoue l'Ukraine depuis mars dernier. Il a accepté la candidature de son rival prorusse Victor Ianoukovitch, chef du Parti des régions, qui s'est en contrepartie engagé à ne pas revenir sur la ligne pro-occidentale adoptée par Kiev depuis la révolution orange de l'automne 2004. Le vote du Parlement a entériné cette nomination.

Les anciens rivaux, condamnés à s'entendre pour éviter un nouveau scrutin, ont scellé leur alliance par un pacte d'unité nationale qui dresse une liste de leurs concessions réciproques. L'Ukraine poursuit ainsi son rapprochement avec l'Europe et l'Otan, mais tout partenariat avec l'Alliance devra faire l'objet d'un référendum. Sur le plan intérieur, l'Ukraine ne sera pas fédéralisée et l'ukrainien demeurera la seule langue officielle du pays. Le pacte a été signé par le Parti des régions (32 % des voix en mars), le parti présidentiel Notre Ukraine (14 %) et le Parti socialiste (5 %), un ancien allié des orange, rallié le mois dernier à Ianoukovitch. Il a par contre été dénoncé par l'égérie de la révolution orange, l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, qui y voit un «acte de capitulation» du mouvement qui avait balayé l'ancien régime du président Leonid Koutchma, dont Ianoukovitch était le dauphin désigné. La leader du Bloc Timochenko (22 % des voix) a annoncé qu'elle dirigerait l'opposition au Parlement. Les partisans du pacte formeront, eux, une grande coalition.

Iouchtchenko, qui s'est résolu à nommer son rival à l'expiration du délai légal pour prendre une décision, a annoncé à la population avoir fait ce choix pour préserver l'unité du pays. «Je comprends les difficultés qu'implique cette décision à l'ouest et à l'est de l'Ukraine», a dit le Président, qui a demandé à la nation d' «être patiente et de comprendre que c'est l'unique chance de rapprocher les deux rives du Dniepr», le fleuve qui symbolise la ligne de partage du pays. L'absence de majorité claire à l'issue des législatives de mars est en effet responsable de la crise. La révolution orange a apporté davantage de liberté d'expression et une réforme élargissant les pouvoirs du Parlement et du gouvernement, au détriment de ceux du Président. Mais elle a peu changé les mentalités et les comportements. Le pays reste divisé en un Est industriel russophone et russophile et un Ouest ukrainophone pro-occidental. Les députés sont toujours prompts à changer d'alliance et la classe politique continue de se comporter en lobby des milieux d'affaires. Et c'est certainement sur le plan économique que le Parti des régions et Notre Ukraine, qui comptent tous deux un certain nombre d'oligarques, trouveront le plus facilement un terrain d'entente.

Source : http://www.liberation.fr

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