Commentaire Ukraine-Russie

Les escarmouches de paperasse

Par Iryna Choust (pour l'IMM)

Ce dernier temps, les rapports entre l'Ukraine et la Russie ressemblent plus à des querelles en ménage, quand l’homme se réserve le droit de suivre du regard de belles demoiselles et sa conjointe n’a pas droit de faire de même. Le gaz et la flotte sont deux sujets qui font mal aux deux pays. Les attemptes de faire entrer les accords dans un axe des relations de marché plus civilisées ne font qu’accentuer la tension dans les rapports des russes et des ukrainiens. Les russes crient à travers l'enceinte que les ukrainiens exagèrent en jouant avec le gaz russe. Et les ukrainiens retorquent qu’ils iront fermer la « boite » militaire russe dans la mer Noire.

Les commentaires de la part des fonctionnaires des échelons divers attisent le feu de la confrontation. D’un côté, tous sont d’accord sur le point que l'Ukraine et la Russie avaient été et seront des partenaires stratégiques, en rajoutant entre les dents qu’on ne choisit pas ses voisins. D’autre part, ils s’interjettent, les uns sur les autres, toute sorte de protestations. Au MAE on reste sidéré en entendant la Russie faire les déclarations sur le projet de l'Ukraine d’adhérer à l’OTAN, soit on proteste contre le tohu-bohu au pied du phare de Khersonès. Sauf, sans résultat visible.

Donc, il se trouve que les escarmouches entre les deux Etats ne se tiennent que sur le papier et en dimension virtuelle. Derrière ces jeux on entrevoit le cours d’une campagne électorale. La plus récente impression de la propagande d’un parti dont mes potes ont été marqués, c’a été le discours de Viktor Yanoukovitch. Sans broncher, il a nommé la poètesse Anna Akhmatova –une figure phare de la littérature du XXe siècle- « Anna Akhmétova ». En faisant un clin d’oeil, contre son gré, à son sponsor, l’oligarche Akhmétove. Et comment ici ne pas penser au professeur Freud ? Le sous-conscient badine avec nous parfois bizarrement. Surtout si l’on essaye de faire semblant qu’on est quelqu’un d’autre tant qu’on n’en est pas.

A l’échelle mondiale, tout n’est pas si simple comme il paraît. Pourtant dans des déclarations des portes paroles officielles et de la part de l'Ukraine et de la part de la Russie, souvent on avance le voulu au lieu de ce qui est vrai. Et si les bévues ne tapent pas à l’oeil tous les jours, c’est parce qu’on s’entraînent depuis de longues années des guerres virtuelles médiatiques.

Source: http://fr.imi.org.ua (Institut des mass media)