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Mondial 2006 : L'association Blokhine - Chevtchenko

Entre novembre 2004 et septembre 2005, Kiev a connu des mouvements de rues sans précédent. Le peuple ukrainien a battu le pavé pour faire entendre sa voix d'abord lors d'élections présidentielles controversées, puis pour célébrer la qualification historique de son équipe nationale à une phase finale de Coupe du monde, une première depuis 1991 et la déclaration d'indépendance du pays. Après deux tentatives ratées au stade des barrages en 1998 et 2002, l'Ukraine est parvenue à ses fins en menant une exemplaire campagne éliminatoire dans le groupe très dense, comprenant la Grèce, championne d'Europe en titre, la Turquie, troisième de la Coupe du monde 2002, et le Danemark. Pourtant, deux journées avant la fin, l'Ukraine a été le premier pays qualifié de la zone Europe.

 

Après un tel exploit, passer le premier tour de la phase finale est un objectif surmontable. Avec la Tunisie et l'Arabie Saoudite comme outsiders, l'Ukraine fait figure de favori avec l'Espagne, son premier adversaire le 14 juin à Leipzig. Pour en arriver là, la Fédération ukrainienne a eu un bon pressentiment en confiant les clés de la maison à Oleg Blokhine, légende du football de l'ancienne URSS et attaquant vedette du Dinamo Kiev dans les années 70. Malgré son palmarès impressionnant (7 titres de champion, 2 Coupes des coupes, 112 sélections, 42 buts), l'arrivée du Ballon d'Or France Football 1975 à la tête de la sélection a créé des remous, puisque son statut de député du Parti social-démocrate devait normalement l'empêcher d'occuper une autre fonction. Traité d'aventurier par certains pour avoir promis la qualification, Blokhine - qui désormais n'hésite pas à parler du 9 juillet - a remis sur pied une sélection vacillante, dont le moral était sérieusement touché après l'échec à la qualification à l'Euro 2004. Blokhine a fait taire les plus sceptiques après les succès convaincants en Turquie (3-0), en Grèce (1-0) et face au Danemark (1-1, 1-0). Son secret : avoir réussi d'une part l'amalgame entre l'ancienne génération et la nouvelle, et d'autre part avoir su relancer les vieux brisquards essoufflés. Rebrov et Vashchuk sont notamment présents dans la liste des 23. Mais l'Ukraine n'en serait peut-être pas là sans Andreï Chevtchenko, son joyau absolu. Le joueur de l'AC Milan est le plus grand symbole et la plus grande fierté sportive de l'Ukraine. Plus grand footballeur de l'histoire du pays depuis Blokhine, il est également un des meilleurs attaquants au monde. Comme son aîné, "Sheva" a fait les beaux jours de Kiev avant d'être élu Ballon d'Or en 2004. Depuis sept saisons, le bellâtre enchante son club, qu'il s'apprête d'ailleurs à quitter, comme son pays, qu'il a propulsé vers les sommets (6 buts en éliminatoires). Gentleman à la ville mais terreur des surfaces, Chevtchenko est la clé de voûte d'une sélection capable de créer la surprise. « Andreï est notre locomotive, il tire l'équipe vers le haut. Il sait qu'il doit encadrer les jeunes plutôt que de se comporter comme une diva», s'est ému Blokhine. Sa nationalité était jusque-là un frein à son épanouissement international. Ce n'est plus le cas.
A rappeler que l¹Ukraine qui sera à sa première participation au Mondial, a été éliminé avant la phase finale en 2002 (deuxième de son groupe derrière la Pologne, puis sortie en barrages devant l'Allemagne)

Source: http://www.albayane.ma